jeudi 23 février 2012

« Le foot business », une industrie au bord du gouffre!! L’union des associations européennes de football doit-elle être blâmée?



Le football ou le « soccer » est sans contredits le sport le plus populaire au monde. Plus de 264 millions de personnes pratiquent ce sport. L’industrie du football représente des centaines de milliards de dollars. Cependant, cette industrie traverse une crise importante. Il en est ainsi chez nos voisins du vieux continent. Le monde de la gestion des équipes du football européen est réellement sur le bord de la ruine. Comme le journaliste Jérôme Jessel le mentionnait le 5 février dernièrement dans sont article, « Les chiffres sont très éloquents les 732 clubs européens de première division affichent une dette globale de près de 15 milliards d’euros »[i]. L’auteur mentionne de plus que le club considéré comme le plus prospère au monde, le Manchester United, aurait perdu sa note « AAA » acculant une perte de 900 millions d’euros. La situation est donc très précaire chez les clubs de football européen où plusieurs clubs accumulent des pertes importantes. D’ailleurs, certains clubs ont été fermés dernièrement ne trouvant plus de solution au problème financier.


Cristiano Ronaldo
Mais comment ses clubs sportifs qui jadis étaient très lucratifs ont pu tomber dans cette situation? Le problème est très large. Le rapport de 2011 UEFA rapportait que la plupart des clubs vivent tout simplement au-dessus de leurs moyens[ii]. Une des raisons premières est que la gestion de la masse salariale s’est réellement emballée dans les dernières années. Le rapport rapportait de plus que la masse salariale des clubs avait atteint un total cumulé de plus de 7 milliards d’euros en 2010. La masse salariale représente en moyenne 64% des coûts des équipes sportives. Cependant, dans certains clubs la masse salariale pouvait représenter jusqu’à 95% du budget du club[iii] ce qui est inconcevable. Il est assez impressionnant de voir une transaction comme c’elle qui a été réalisée par le Real Madrid à l’été 2009 en pleines récessions économiques. L’équipe ayant acquis Cristiano Ronaldo pour un montant record de 94 millions d’euros.



La flambée de la masse salariale a créé un autre problème très important. Jérôme Jessel affirme que les clubs sportifs ont pu s’endetter autant en utilisation la manipulation financière des états financiers. Les clubs en signant de gros contrats gonflent artificiellement leurs actifs, car oui les joueurs figurent comme actifs financiers. Avec la folie des salaires dès dernières années, les bilans des équipes sportives se sont retrouvés gonflés artificiellement affichant ainsi un actif important alors que la valeur était très subjective.

Finalement, le dernier élément qui a été important dans l’équation dangereuse de l’industrie a été les investisseurs sans logique de rentabilité provenant de pays étrangers [iv]. Ses investisseurs sans logique financière ont injecté des sommes colossales d’argent qui  ont eu pour effet de créer une sorte de bulle spéculative. Prenons l’exemple du milliardaire du Roman Abramovitch qui a acheté L’équipe de foot Chelsea et a investi environ 650 millions d’euros[v].


Solutions à ce problème? Le président de l’UEFA (Union des associations européennes de football), Michel Platini a promis en 2007 de créer une instance de régulation à l’image de la direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), qui aurait pour rôle de jouer les gendarmes financiers[vi]. Ce projet se nomme le « fair-play financier ». Ce changement pourrait entrer en vigueur dès 2015. Personnellement, nous trouvons que ce projet est trop peu trop tard. Les clubs sont réellement en mauvaise situation financière. Le mal est déjà fait. Un plafond de masse salariale comme nous le trouvons dans la ligue nationale de hockey (NHL) serait-il une solution ?


Vu l’état actuel de la ligue et les grands clubs de foot en placent je m’interroge sur la volonté de l’UEFA à mettre des sanctions. Certes cette solution mettra les clubs sur un meilleur pied d’égalité, mais on limiterait les grandes équipes à fort budget de retenir les grandes vedettes de ligues qui font de la ligue européenne son succès. Il faut ici bien identifier les avantages et les inconvénients. Personnellement, nous pensons que l’option des plafonds pour les différentes ligues semble être la plus raisonnable vu la situation financière précaire des équipes. Il serait aussi très intéressant que l’UEFA établisse une forme de repêchage des recrus comme la (NHL) le fait si bien. C'est-à-dire que la ligue donne la chance aux équipes de bas classement de repêcher les meilleurs recrus pour ainsi laisser une chance à l’équipe de relever leur situation financière et mieux performer dans les ligues. Oui certaines vedettes prendraient la direction d’autres ligues dans le monde, mais la situation générale des équipes s’améliorerait. Le « crash » serait peut-être retardé. On se souvient très bien de l’époque où les Rangers de New York NHL avaient la plus grande masse salariale. L’organisation signait des contrats faramineux qui affectaient toutes les autres équipes à moindre budget. Résultat la masse salariale moyenne des équipes de la NHL avait explosée. Cette situation était très similaire à l’état actuel de la ligue de football en Europe.


Nous croyons donc que la UEFA devrait sérieusement prendre exemple du modèle d’affaire de la NHL afin d’éviter la crise financière généralisée de la ligue.  





Voici une vidéo très intéressante qui vous aidera à mieux comprendre les nombreux enjeux de l’industrie. Dans ce reportage, on explique en profondeur le milieu dans lequel les équipes de football européennes vivent. Dans cette vidéo réalisée par le canal XERFI, le stratégiste Bastien Drut nous plonge dans cette industrie qui est à la dérive financière.

3 commentaires:

  1. Ces résultats sont très pertinents. Moi-même étant un grand fan de football européen, je m’étais déjà posé la question quant à la rentabilité des équipes et des différentes ligue d’Europe. Je suis en partie d’accord avec les solutions que vous apporté pour remédier aux problèmes financiers qu’éprouvent les différentes ligue de l’UEFA. Je crois que les investisseurs dont vous parlez (sans logiques) peuvent faire partie de la solution aux problèmes de l’UEFA. Ils permettent à plusieurs équipes de convertir leurs dettes en capitaux propres en achetant les actions de ces équipes par l’intermédiaire de différentes compagnies. Mon opinion est que sans ces personnes le sport tel qu’on le connait aujourd’hui n’existerait pas. Le Fair-Play viendra inévitablement en aide à certaine puisqu’il a pour but ultime d’arrêter ‘’l’hémorragie’’.

    Comme vous l’avez dit, en Europe comme en Amérique, les salaires des athlètes dominants ont augmenté en flèche dans les dernières décennies. Cependant sans ces joueurs spectaculaires l’attraction et l’engouement pour des sports tels que le soccer, le hockey et le football américain ne serait pas pareil. Je crois également que l’établissement d’un plafond salarial permettre à certaine équipe de mieux compétitionner autant sur le plan financier que sur le terrain. Savez-vous si cette option est réellement considérer par l’UEFA?

    Je m’interroge également en ce qui a trait aux revenus de ces équipes. Une grande proportion de ceux-ci provient de la vente de billets. Cependant, il ne faut pas oublier que les droits de télévisions amènent beaucoup d’argent à ces équipes. Savez-vous comment l’UEFA effectue le partage de ces droits entre les équipes? Les équipes de dernière position sont souvent celles qui éprouvent le plus de difficultés et ce même si la ventes est excellente. Croyez-vous qu’un partage des bénéfices comme il se fait couramment dans la LNH permettrait à ces équipes de survivre et par le fait même améliorerait les performances financières des différentes ligues?
    Merci
    Charles Tanguay

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  2. Merci de tes commentaires Charles. Tes questions soulevées sont très intéressantes. Comme tu la mentionné, le succès de la ligue européenne repose sur les joueurs vedettes. Pour une équipe avoir de meilleurs joueurs permet à l’équipe de ce rendre plus loin dans les séries et ainsi faire plus de revenues. Les équipes sont donc prêtes à payer très cher pour un joueur vedette comme nous l’avons vue avec Cristiano Ronaldo. Cette réflexion a fait apparaître une hausse importante des salaires. De plus, la hausse des salaires est aussi due au comportement des investisseurs sans logique. Ses investisseurs ayant beaucoup de capitaux ont signé des contrats faramineux à certains joueurs afin d’avoir une meilleure équipe. Résultats, la masse salariale générale a fortement augmenté. Ses investisseurs ont donc été responsables en partie de la situation actuelle des équipes. Je ne crois pas qu’ils soient la solution aux problèmes actuels de la ligue. Il est certain que certains de ses investisseurs peuvent aider des équipes à convertir leurs dettes en capitaux propres, mais le problème est plus important que cela. La ligue doit réellement se pencher sur des solutions plus radicales comme implanter un plafond salarial pour les différentes ligues. Présentement, ce choix n’est pas considéré par l’UEFA, car elle pense que cela n’est pas possible vu la disparité qui existe entre les clubs.

    Concernant la répartition des revenues généré par les équipes, il n’y pas d’uniformité dans les ligues. Les grandes équipes et les petites équipes ont une répartition bien différente. Chez les grandes équipes, il y a trois principales sources de revenues; la vente de billets, les droits télévisés et les revenues commerciales. Chez les 20 premiers clubs, la répartition n’est réellement pas uniforme. Dans le rapport réalisé par Deloitte on observe la répartition des revenues entre ses clubs. En général, la plus grande source de revenue provient des droits de télévisés, mais cela n’est pas applicable dans tous les cas"1".

    Concernant la répartition des revenus des droits des télédiffusions, la ligue répartit les revenus entre les 32 équipes de la ligue des champions. Une partie des revenues sont redistribuées en fonction de la valeur proportionnelle du marché national de télévision. De plus, les revenues sont redistribuées en fonction du nombre de matchs joué par l’équipe "2".

    Finalement, je ne crois pas le système de distribution des revenues que nous voyons dans la NHL serait applicable à l’UEFA. Les deux regroupements sont très différents. Un est fermé (NHL) et l’un est ouvert (UEFA). Dans le système de La NHL, les clubs sont des entreprises franchisées où il y a plusieurs règles et où le but est de maximiser les revenus collectifs des équipes . Dans ce système le nombre d’équipe est contrôlé, il s’agit presque d’un genre de cartel. Dans le système de l’UEFA, le nombre de clubs varie d’une saison à l’autre. Le parcours du club sportif est déterminé par les performances sportives de l’équipe. Plus une équipe gagne plus elle ira loin dans les séries. Bref, la compétition sportive l’emporte dans la ligue ouverte sur la concurrence économique, laquelle domine en ligue fermée. Pour ses raisons, il est donc inconcevable de voir un système de rétribution comme celui de la NHL s’implanter dans l’UEFA.

    1:http://www.storyfoot.com/UKDeloitteFML2009.pdf
    2:http://fr.uefa.com/uefa/management/finance/news/newsid=1661085.html

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  3. Merci de m'avoir éclairé à ce sujet
    cordialement
    Charles

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