lundi 19 mars 2012

L’argent pervertit-il le milieu sportif ?

Depuis quelques années, on assiste à de très violentes critiques concernant le milieu sportif. On entend dire « l’argent a sali le sport » ou encore « le sport a disparu, aujourd’hui c’est l’argent qui prime ». Je ne dirai pas que je suis contre ces propos mais je pense qu’il y a des nuances à apporter.
Tout d’abord, il faut savoir que l’argent a toujours fait parti du milieu. J’ai trouvé un superbe article qui a été publié sur le post et qui relate comment l’argent est intervenu dans le sport et cela à travers le temps.
Ainsi :
    - Dans "l'Iliade" déjà, les héros d'Homère s'affrontent pour des vases de bronze, des chevaux, des captives...
    - Aux Jeux Olympiques de l'Antiquité grecque, la rémunération des athlètes est conséquente : si le vainqueur paraît avec une couronne d'olivier sous les vivats du public, sa cité d'origine lui réserve à son retour des avantages substantiels (argent, nourriture parfois à vie, ou engagements accordés dans des compétitions à gros gains.
    - Dans la Rome impériale, déjà, la rémunération d'un cocher de char gagnant peut atteindre des rémunérations énormes financées par les 150 000 places payantes et les paris.
    - Au Moyen Age, les tournois et les joutes, sont des sports très populaires où l'appât du gain, bien souvent, prime sur la recherche de la gloire. Pire, l'enjeu peut même être la capture de l'adversaire pour obtenir une rançon ou, au moins, des chevaux ou des armes.

Tout cela montre que le lien sport & argent n’est pas nouveau.

Ceci étant dit, il est vrai que de nos jours les sommes investis commencent à atteindre des sommets à tels point que l’on ne peut regarder un match de football ou de hockey sans s’intéresser aux salaires des joueurs, aux moyens financiers des clubs…
Pour avoir un ordre d’idée, voici quelques chiffres tirés du journal l’expansion qui date de 2007 :

les champions de l'inflation
40 000 Euro(s)
-La récompense d'un athlète français médaille d'or aux JO d'été.
-Ce que gagne chaque jour Zinedine Zidane.
-Le prix d'un spot de pub pendant la finale de Roland-Garros sur France 2.

500 000 Euro(s)
-La prime attribuée au cheval gagnant du Prix d'Amérique.
-Le prix de deux spots sur TF 1 lors de la finale du Mondial de foot si la France est qualifiée.
-Le salaire annuel de Frédéric Michalak, le rugbyman le mieux payé de France.

600 000 Euro(s)
-Le coût de revient d'un but marqué par Djibril Cissé la saison dernière.
-Trois ans de location d'une grande loge au Stade de France.
-La moitié du déficit annuel du club de foot de Bordeaux.

800 000 Euro(s)
-Un an de revenus du boxeur français Brahim Asloum.
-Le chiffre d'affaires quotidien du Real Madrid.
-Le salaire annuel moyen d'un gardien de but en Angleterre.

8 millions
-Le budget annuel de l'équipe de cyclisme de Bouygues Télécom.
-Ce que verse BNP Paribas pour parrainer Roland-Garros.
-Le tarif annuel payé par Emirates Airlines pour donner son nom au stade d'Arsenal.

240 millions
-Ce que dépense Renault chaque année en formule 1.
-Dix ans de budget de la Fédération française de judo.
-Trois années de salaire du golfeur Tiger Woods, le sportif le mieux payé du monde.

On peut légitimement se poser la question suivante :
Peut-il exister un autre modèle de développement du sport de haut niveau ?
L’athlétisme, le rugby, le hand peuvent-ils éviter le scénario foot ? Plus en profondeur, la question essentielle est :
PEUT-ON MAÎTRISER LES FLUX FINANCIERS LORSQUE LA PASSION DOMINE LA RAISON ?

Personnellement, je ne pense pas que l’argent est l’ennemi du sport, je pense que l’ennemi c’est l’excès et la démesure. Une solution, qui est en ce moment discutée, serait la mise en place d’outils de régulation et cela au niveau des plus hautes instances de sports tels que la FIFA, LA NHL, LA NBA…
Et vous quel est votre avis ?

4 commentaires:

  1. Selon moi, si nous comparons le sport aux autres disciplines comme la comptabilité, la finance, la vérification, il est temps que des normes d’éthique et de réglementations régissent ce secteur. L'argent doit permettre le développement du sport, ce qui n'est pas le cas dans la pratique actuel du sport. La passion d'exercer le sport et le plaisir que l’activité physique procure est délaissé au détriment de l'argent; ce qui est très dommage.
    HOI

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    1. Bonjour Halimatou, je te remercie d'avoir réagi à mon article mais il faut dire que je ne suis pas du tout du même avis que toi.
      Contrairement à ce que tu avances, à savoir que l'argent est l'ennemi du sport, je ne suis pas du tout d'accord avec toi. Comme je le dit bien dans mon article l'argent est un réel vecteur de développement pour le sport en génèral mais l'ennemi c'est l'éxcés. En effet, on a assisté ces dernières années à une envolée des sommes investies dans certains sports comme par exemple le soccer , des sommes qui peuvent être remises en question. Je pense qu'une bonne solution serait une réglementation internationale pour contrôler les différents flux financiers.

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  2. L'article est très intéressant. C'est vrai que dans les dernières années les budgets et les dépenses pour le sport ont explosé. Pour ma part, je suis fan de basket, et bien que la NBA impose un salary cap (En 2009-2010 environ 57 M$ par équipe), la NBA a dit que 23 de ses 30 franchises avaient perdues de l'argent et les données de Forbes indiquaient que 17 des équipes en 2009-2010 étaient dans le rouge. Malgré le salary cap, des joueurs peuvent gagner annuellement plus de 15 M$ pour une saison.

    Je pense que que les dépenses des clubs sportifs devraient être soumises à un contrôl plus rigoureux, afin de s'assurer que ceux-ci soient rentables. Je trouve inconcevable que dans une ligue sportive, plus de la moitié des franchises affichent des pertes. De plus, vous aviez proposé un plafond salarial pour régler le problème de l'UEFA, mais je ne suis pas certaine que cela solutionne totalement le problème, vu ce qu'il se passe présentement dans la NBA. Selon moi, ça pourrait être bien d'augmenter les pénalités pour les franchises qui dépassent le salary cap.

    Stéphanie

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  3. Je partage ton avis Nabil sur la question. Dans ce milieu, argent et sport semblent indissociables car c'est un milieu qui se doit de faire rêver (il en est de même pour le milieu artistique). Cependant, même s'il me semble justifié que des sommes importantes soient mises en jeu, il ne faut pas non plus qu'elles atteignent des sommets.
    Des différences de salaire entre un patron et un ouvrier dans le secteur privé se justifie souvent par les responsabilités et les risques assumés par les dirigeants. Toutefois, qu'un patron gagne annuellement plus de 500 fois le salaire d'un employé, est ce vraiment justifié? A mes yeux, cela frôle l'indécence.
    Il en est de même dans le milieu sportif, des salaires élevés : oui mais surtout des salaires contrôlés.

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